mardi 8 décembre 2015

D’UNE SYNTHÈSE L’AUTRE III



Cinquante-deux fois l’an,
Nous nous sommes fait face,
Dans ce petit espace
Où l’on oublie le temps.
Liée par une foi
Longuement travaillée,
De ce moi tourmenté,
Vous étiez l’ayant-droit.

Vous avez pu entendre
Bien plus qu’il n’eut fallu
Sur l’âme et son salut,
Ce qu’on ose comprendre…
Que l’on ne veut apprendre
Sur soi et sur les siens…
— Mes secrets tu détiens,
Redoutable Cassandre !

Voici que se conclut
Notre étrange périple
Aux silences multiples
Et souvent confondus.
Mais avant de quitter
Ce singulier refuge,
Ecoute mais ne juge
Cet aveu tout dernier :

Je t’ai vu haletante
Aux creux de mes murmures
Et t’abandonner sur
Une couche brûlante !…
Alors que je m’ouvrais,
J’ai cru voir un désir
Se lover dans le mien,
Embrasser mes chagrins…

Etait-ce du délire ?
Tu fais oui de la tête
Mais sous l’œil tu rougis !…
Cette teinte trahit
Ton expression muette.
Ou serait-ce illusion ?
Qui de nous a raison ?
Et qui pourrait le dire ?…

Dès lors je vais me taire
À mon tour et goûter
Ces lèvres empourprées…
Que la sincérité
De cet albe baiser
Puisse nous apaiser
Et sceller le mystère.




(Extrait ELP, Les Recueils Négatifs, Recueil -I "Le Spectre et la Carapace" © OBPI/BBIE n° i-depot 062740)

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