DE LA PASSION II

À force de mensonges, de petites trahisons, je brise l’amour que chaque jour tu m’insuffles ô Pygmalion… l’ouvrage de ton ciseau, une statue d’ivoire si patiemment sculptée.

— Anna, c’est la dernière fois que je t’abandonne mon Âme… la dernière fois que nous nous oublions.

L’amour pardonne à son objet bien des choses, même le désir… mais en aucun cas l’assouvissement.

Lorsque les cordes vocales ont cessé de vibrer, elles s’éteignent… s’assèchent… puis tombent en lambeaux poussiéreux dans les cages thoraciques… ou s’envolent en volutes dans des lamentos sourds, de plus en plus rares, de plus en plus lourds..  de plus en plus miséreux !








(Extrait ELP, Les Recueils Négatifs, Recueil -I "Le Spectre et la Carapace" © OBPI/BBIE n° i-depot 062740)