(Extrait ELP, Recueil IV "Ballon Captif" (© OBPI/BBIE n° i-depot 066807))
On court
tous à tenter de gagner peu de temps..
sur la
garce pointeuse, à la saigner à blanc !..
à court
de souffle tous! et à perte de vue..
dans les
rames de tram, dans les barques des rues…
Un
cirque de terrain en béton ou battu,
qu’on
joue avec l’entrain d’un Pierrot abattu !..
où la
balle d’airain ricoche en slow motion
:
vélocité
d’un rêve, une action dans l’ocean…
On
rattrape en sautant par-dessus les obstacles :
les
clochards de l’aurore et les clous du spectacle !..
et les
fous infinis des noires nuits sans toit..
et les
métros – des fours ! – et les journées sans toi…
On
court, insuffisants! : le paradoxe attrape :
on
s’extirpe des trous pour passer à la trappe !
Est-ce
ainsi ? Évident ! c’est la vie, on s’y fait… :
on se
fait philosophe à être insatisfait..
au fait
qu’il est dix-sept : « Alerte à la boisson ! »
assoiffé
de sommeil, on boit comme un poisson
rouge
sang et trou gris, jusqu’à ce qu’on s’oublie
entre
les bars de nuit et les barreaux d’un lit…
— Ma vie
est un bateau !.. j’en suis ivre, à l’escale..
À quoi
bon courir khro quand on est à fond d’cale ?
sinon
tourner en rond… Le temps emporte tout ! :
le
corps, l’esprit.. et puis tout l’reste.. et puis c’est tout.