lundi 11 janvier 2016

DE LA VÉRITÉ



Ma vérité, c’est de ne jamais savoir où j’en suis, de ne jamais assumer pleinement, véritablement, ni l’acte ni le choc qui s’en suit… de voir de ce fait trahies les braves âmes qui, à mon égard, se montrent un brin sensibles – elles sont rares –, les amours quelles qu’elles soient… Le dark side m’est irrésistible.

Dans ma cabesse je suis en zonpri ! , m’évade aux anti-dep, deux cents milligrammes le sursis. Plus de l’anti-pôle, pour pas trop décrocher… La vie est un envol, moi on ne m’a appris qu’à chuter !

Débourré du cul d’une daronne hystéro, à peine fendu l’avergot que le petit pierrot sifflait faux. Amor fati… Comme le chroniquait Céline, le parlait Bardamu, j’ai tout fait pour survivre,
c’est naître qu’il aurait pas fallu !

Ma vérité, c’est d’être par trop convaincu que c’est bien la vie l’agonie qui n’en finit pas ; qu’elle et mensonge sont comme eau et pluie ; que même cœur et corps secs, tous les bouts de bois s’allongent ; qu’ici c’est chacun son coutelas ! ,
faut pas s’étonner d’se planter l’éponge !

Tous alcooliques, noyés dans la gniole, dans nos putains de délires, on frelate les rousseurs de nos Amours, dingue-ivres on crève tout !, chacun, chacune, sur son rafiot-dérive… Et moi, en tête de proue, la lyre au goulot depuis mon premier croc, je cale à fond de fiole mes cris, dans l’espoir d’un jour en capter ne serait-ce qu’un petit écho.





Notes :
Cabesse : tête ; Zonpri : verlan de Prison ; Pierrot : oiseau ; Eponge : cœur
" La vérité, c'est une agonie qui n'en finit pas. La vérité de ce monde c'est la mort. Il faut choisir, mourir ou mentir. Je n'ai jamais pu me tuer moi." (Céline, Voyage au bout de la nuit)

(Extrait ELP, Les Recueils Négatifs, Recueil -II "Du Côté Vitriol" © OBPI/BBIE n° i-depot 062740)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire